The Source : installé à Auderghem, le nouveau siège d’Eiffage Construction BeLux, Eiffage Real Estate Belgium et Valens a été conçu avec le concours du bureau d’architecte R2D2 pour favoriser l’esprit collaboratif, dans une philosophie affirmée du bas carbone. Administrateur délégué d’Eiffage Real Estate Belgium, Thierry Collard parle avec passion de ce projet en forme de déclaration.
Groupe international de travaux basé en France, Eiffage développe ses activités autour de quatre métiers. Thierry Collard : « Il y a la construction et l’immobilier, mais aussi les infrastructures, avec à notre actif la construction d’ouvrages comme le viaduc de Millau ou le lanceur de la fusée d’Ariane. Il y a également les concessions, soit le pilotage d’équipements ayant un lien direct avec nos compétences, comme notre réseau autoroutier. Notre dernier métier est logé dans Eiffage Energies Systèmes, qui touche à tout ce qui est électricité, aux HVAC… et donc avec des liens forts avec les ambitions de développement durable. Le groupe réalise un chiffre d’affaires de 23,4 milliards d’euros et emploie dans le monde 73 500 collaborateurs dans le monde ».
Implication et collaboration au cœur du projet
Les quatre métiers d’Eiffage sont aussi bien présents au BeLux, avec 30 filiales et 4 300 collaborateurs. La holding belge chapeautant la construction et l’immobilier, installée à Bruxelles, a désormais emménagé dans le nouveau siège The Source.
« L’une de nos caractéristiques ? L’ancrage local ! Notre premier actionnaire, ce sont les collaborateurs du Groupe qui travaillent dans l’une de nos 30 entreprises qui disposent, elle-mêmes, de leur propre identité. C’est en réseau que les entreprises relèvent les défis, ce qui veut dire que toutes ces entreprises travaillent ensemble pour repousser constamment les limites du métier. Tout cela fait qu’il y a une identité commune de Groupe, un ancrage sociétal local et un sentiment d’appartenance forts. »
Cette même philosophie collaborative a aussi contribué à la naissance de The Source, le tout nouveau siège d’Eiffage à Bruxelles. L’architecture audacieuse du bâtiment installé avenue Demey à Auderghem attire l’œil, ses techniques sont novatrices et son ADN est tout autant remarquable.
« Nos équipes travaillaient depuis 40 ans dans deux bâtiments différents et dans des infrastructures devenues obsolètes, avec des performances énergétiques médiocres. Les espaces étaient cloisonnés, avec des bureaux individuels, et donc peu propices à une dynamique collaborative. Notre localisation à Saint-Gilles posait aussi de plus en plus de problèmes de mobilité », explique Thierry Collard. « Tout ces éléments nous ont poussés à déménager, et à le faire dans des bâtiments conçus autour de l’esprit de collaboration, où l’on aurait envie de venir se ressourcer. C’est là où l’on discute avec d’autres collègues ou équipes sur les manières de travailler, où l’on crée du lien… »
Concrètement, la gestion de l’espace est organisée pour favoriser les échanges. Au rez-de-chaussée, ce sont les salles de réunion. Au-dessus, on retrouve des plateaux collaboratifs où tous les niveaux hiérarchiques se partagent les postes de travail, y compris la direction. Et le dernier étage, c’est un vaste open space sous toiture conçu pour favoriser les interactions sociales. Un grand bar, une table de ping pong et de billard, un kicker…
« Dans la ligne de notre politique ‘Un Bâtiment, Une Œuvre’, nous avons ici travaillé avec Stéphanie Van Beneden », complète Thierry Collard. « Elle a conçu pour Eiffage une installation qui propose une vision spectaculaire et poétique des abeilles en plein vol, célébrant leur rôle fondamental dans nos écosystèmes et leur fascinante intelligence collective. »
« Le choix du flex desk permet aussi de réduire les surfaces : nous passons de 6500 m2 à 3100 m2 », précise Thierry Collard. « Pourquoi cette localisation ? Pour son accessibilité, notamment en transports en commun et via la mobilité douce. Mais aussi parce que nous voulions rester à Bruxelles. Il s’agit en outre d’un quartier en devenir, et nous voulions apporter notre pierre à l’édifice. »
Des prouesses pour le bas carbone
Mais The Source, c’est aussi un choix fort en termes d’émissions carbone. « Il s’agit d’une rénovation lourde, alors que les projets de ce type se traduisent la plupart du temps par la construction d’un nouveau bâtiment. Il aurait été plus simple de raser et de tout reconstruire ! Mais, fidèles à nos valeurs de durabilité et d’innovation, nous voulions nous inscrire dans une logique bas carbone. Et cette option de la rénovation était plus cohérente pour y arriver. Rien que la conservation de la structure a permis d’économiser 854 tonnes de CO₂. L’utilisation de béton bas carbone sans ciment évite le rejet de 4 tonnes de CO2. Et la réutilisation ou le recyclage des matériaux existants, par exemple les faux planchers et les sanitaires, ainsi que l’option du biosourcé, comme l’isolant en laine de bois, nous fait gagner 111 tonnes supplémentaires ! »
Les techniques du bâtiment font aussi la part belle aux énergies renouvelables : des pompes à chaleur utilisant du CO2 pour limiter un peu plus ses émissions, des panneaux solaires, une éolienne urbaine en phase de test… pour des valeurs de consommation équivalentes à un label A.
Le nouveau siège se distingue aussi par ses innovations, qui en font un modèle de smart building. « L’expérience vécue dans le bâtiment n’en est que plus agréable », précise Thierry Collard. « L’éclairage est par exemple calqué sur les cycles circadiens, l’accès au parking se fait par reconnaissance de la plaque, un frigo connecté permet de choisir des repas fournis en circuit court. Il y a même un service de conciergerie ! Tout ça apporte plus d’ergonomie, de confort, mais aussi de maîtrise et suivi des consommations. Les équipements IT ont aussi entièrement été renouvelés, et notre connexion au réseau fibre de Proximus nous garantit le bon fonctionnement de tous ces dispositifs connectés. »
Depuis janvier 2025 et après 1 an ½ de travaux, les équipes d’Eiffage ont donc pris possession de leur nouvel écrin, avec des retours unanimement positifs. Thierry Collard : « Tout le monde est très content, ce qui n’était pas forcément gagné vu l’ampleur du changement. C’est valorisant et c’est certainement la meilleure des récompenses. Ça se traduit aussi d’ailleurs par des certifications BREEAM Outstanding & WELL Platinum en design stage. Mais ces certifications n’étaient pas une fin en soi : elles sont plutôt le résultat de notre engagement et de l’exemplarité voulue pour ce bâtiment. Alignés avec nos valeurs basées sur la durabilité, l’innovation, la collaboration et la synergie des expertises, nous avons poussé le curseur le plus loin possible. Notre approche bas carbone nous a parfois coûté plus cher. Mais si nous ne sommes pas exemplaires dans nos propres projets, comment pourrions-nous convaincre nos partenaires ? », conclut Thierry Collard.
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