Un taux de TVA réduit, également pour la démolition-reconstruction de logements locatifs, titrait la une de VRT NWS à la fin du mois de mars. C’est une bonne nouvelle, estime Chris Slaets, administrateur délégué et directeur d’Embuild Limburg. Mais c’est loin d’être suffisant face au défi auquel est confronté le secteur du logement. « Les trois quarts des habitations en Belgique datent d’avant 1985. Leur mise en conformité avec les normes de durabilité actuelles exige une importante vague de rénovation. En outre, la pénurie de logements s’aggrave et un besoin urgent de logements supplémentaires se fait ressentir. La prolongation et l’élargissement du taux de TVA sont une bonne chose, mais ils ne s’appliquent pas à la construction de projets, ce qui constitue une occasion manquée.»
« Les promoteurs immobiliers doivent faire face à un défi supplémentaire : les procédures d’obtention de permis deviennent en effet de plus en plus complexes. Les délais d’autorisation de 10 ans ne sont plus une exception depuis longtemps. Le taux des prêts hypothécaires est resté relativement stable pendant 15 ans. Mais au cours des deux dernières années, ce taux a triplé. Avec des taux d’intérêt aussi élevés, s’il faut en plus attendre aussi longtemps pour obtenir un permis de construire, le risque financier devient tout simplement insoutenable pour de nombreux promoteurs. »
Le risque financier devient insoutenable pour les promoteurs immobiliers.
Pression sur les prix
« Je n’ai pas besoin de vous faire un dessin. Si la pénurie de logements continue de s’aggraver et que l’offre ne suit pas, les prix de l’immobilier seront soumis à une forte pression et les gens resteront sur la touche. Dans notre mémorandum à l’attention des nouveaux gouvernements, nous demandons des incitations financières, telles que l’élargissement du taux de TVA réduit pour la démolition-reconstruction. »
Si la pénurie de logements reste importante, les prix augmenteront en conséquence.
« En outre, je pense que nous devons nous orienter vers une construction à plus grande échelle et plus industrielle. Ce n’est que de cette façon que nous parviendrons à réaliser ces 220 000 logements supplémentaires. Chaque projet de construction ne nécessite pas une approche unique. Supposons que nous puissions partir de quelques modules de logement fixes, évolutifs et axés vers l’avenir. Et supposons que nous puissions construire ces modules dans un environnement industriel protégé, indépendamment des conditions météorologiques. En rendant la construction plus prévisible, nous réduisons considérablement le temps de construction. »
« Le secteur est-il prêt pour cela ? Absolument ! Je travaille dans la construction depuis 30 ans et c’est formidable de voir à quel point le secteur ne cesse de s’adapter : aux pics et aux creux, aux crises, aux innovations et aux nouvelles attentes. La construction est le moteur de l’économie et continuera de l’être, mais nous devons bien sûr continuer à la soigner. »