Oubliez vos a priori sur la colocation. Non, les logements partagés ne sont plus uniquement des appartements saucissonnés à la va-vite en chambres bon marché louées à des étudiants fêtards. Lorsque Colive voit le jour en 2018, la jeune entreprise entend apporter des solutions de logements qualitatifs et abordables à un public jusqu’alors délaissé du marché immobilier : des jeunes actifs de 25 à 35 ans, souvent des expats ou des consultant.e.s qui multiplient les missions à l’étranger, à la recherche d’un lieu propice au développement d’une vie sociale après le boulot et le week-end.
« Auparavant, ce public devait se contenter de longs séjours à l’hôtel payés par l’employeur ou de logements standardisés dénichés sur Airbnb. Cette offre a été pensée pour des city-trips, pas pour des séjours de 6 ou 9 mois. Le confort n’était pas toujours au rendez-vous et les logements proposés accentuaient un certain sentiment de solitude, d’ennui et d’isolement », explique Nils Bokanowski, co-fondateur de Colive.
En 2018, Colive met une première maison sur le marché pour défendre sa propre vision de la colocation : un ancien manoir bruxellois, autrefois occupé par un ministre et sa famille, resté vide depuis plus de 2 ans. Transformée en coliving de 11 chambres, équipée notamment d’une salle de cinéma, la demeure trouve aisément son public et affiche complet immédiatement. La formule proposée : un tarif tout compris pour des chambres spacieuses couplées à des espaces communs lumineux, fonctionnels et au design soigné. L’accent est mis sur le confort, la convivialité, une offre de service exhaustive (assurances, énergie, ménage, connectivité). Toutes les maisons sont d’ailleurs progressivement connectées au réseau de fibre optique en partenariat avec Proximus.
Colive frappe fort grâce à sa facilité d’utilisation : « Nous avons voulu reproduire l’expérience digitale que nous connaissons lorsque nous réservons un city-trip à l’étranger. En 3 clics, le coliver accède à un logement qui répond à ses attentes.»
Dans un premier temps, Colive fonctionne sur un business model de location de biens qu’elle rénove et qu’elle sous-loue. Rapidement, l’entreprise développe un partenariat avec Securex pour acquérir ses propres logements. Pour la caisse d’assurances sociales, c’est également l’occasion de faire le lien avec son offre de services pour jeunes entrepreneurs et ses espaces de coworking. Résultat : en 2023, Colive est propriétaire de 80% des biens de son portefeuille.
« Le coliving est une vraie tendance de fond, poursuit Nils Bokanowski. Lors de l’édition 2023 du salon MIPIM à Cannes, qui réunit tous les professionnels de l’immobilier, une journée entière était dédiée au coliving. Nous sommes confrontés à une demande mensuelle de 800 à 900 nouveaux lits, alors que nous sommes en mesure d’en proposer 20 nouveaux chaque mois, peut-être 40 d’ici la fin de l’année. Nous voyons aussi arriver un nouveau public : les parents célibataires à la recherche d’une solution de transition après une séparation. »
Actuellement active à Bruxelles, Lille et Lisbonne, l’entreprise qui emploie une dizaine de personnes loge aujourd’hui 600 colivers, dont 400 à Bruxelles. L’ambition est de développer 6 marchés : la Belgique, le Portugal, l’Italie, l’Espagne, la France et l’Allemagne principalement auprès d’un public de millenials. Dans les 3 années à venir, Colive vise une offre de 3.000 à 5.000 chambres. A plus long terme, l’objectif est de proposer 1.000 chambres par ville dans chaque pays visé.
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